Voyage à l’étranger et recommandations sanitaires pour les voyageurs
Résumé des recommandations pour le généraliste
- Prévoir une consultation dédiée plusieurs mois avant le voyage
- Répulsifs anti-insectes associés à la prévention des piqûres (voir Mesures de protection)
- Pour le jet lag et la prévention de la thrombose veineuse, voir Voyage en avion
- Antihistaminiques sédatifs pour le Mal des transports
- Voyager avec le double des ordonnances écrites en DCI
- Préparer le voyage sur le site du Ministère des Affaires étrangères
- Europe: demander une carte européenne d’assurance maladie (CEAM sur Ameli)
- Déclarer son déplacement au Ministère des Affaires étrangères sur le Fil d’Ariane
- Le voyage avec des nourrissons en haute altitude ou dans les pays tropicaux avec des conditions précaires est déconseillé
- Nécessité de consulter et de signaler un séjour tropical à tout médecin en cas de fièvre dans les 3 mois après le retour
Voir les chapitres dédiés:
- Risque de décès par mois de voyage: 1/100.000 (1/10.000 en opération humanitaire)
- Causes de décès au cours des voyages: cardiovasculaire (50%), AVP, noyades, homicides, suicides, infections (1-3%)
- Causes de rapatriement sanitaire: traumatique (accident, loisir, agression), vasculaire (cardiaque, neurologique) et psychiatrique
Ordonnance rédigée en DCI et contenu selon les conditions de voyage. Transporter les médicaments en bagage cabine dans leur emballage d’origine.
- Antalgiques et antipyrétique (paracétamol ++)
- Antibiotique (azithromycine)
- Soluté de réhydratation pour enfant
- Antidiarrhéique antisécretoire (racécadotril)
- Antihistaminiques anti-H1
- Antihistaminiques sédatifs si mal des transports (dimenhydrinate …)
- Moustiques
- Répulsif anti-moustiques
- Antimoustique pour imprégner les moustiquaires
- ± Chimioprophylaxie anti-palustre
- Autres produits
- Dosettes de sérum physiologique
- Collyre antiseptique unidose
- Crème hydratante pour brûlure
- Pansements stériles et sutures adhésives
- Antiseptique cutané
- Crème solaire 50+
- Mi-bas de contention
- SHA
- Thermomètre incassable
- Pince à épiler
- Préservatifs norme NF
- Produit pour désinfection de l’eau
- Gouttes auriculaires antibiotiques
- Matériel à usage unique avec certificat anglais + français (aiguilles, seringues, matériel à suture)
Les 3 sites internet disponibles ci-dessous permettent d’évaluer le statut vaccinal nécessaire pour un voyage en sécurité. Certains vaccins peuvent être obligatoires pour entrer dans le pays, ils nécessitent alors un certificat international de vaccination.
Le schéma vaccinal doit être terminé 10-15 jours avant le départ (sauf rappel). Contrôler en même temps le statut vaccinal complet contre la rougeole.
Se référer à la page dédiée à chaque maladie pour en savoir plus (voir Résumé des recommandations).
Vaccins recommandés et prévention palustre
Institut Pasteur
France Diplomatie
Vaccins recommandés et conseils médicaux par destination
Pasteur Lille
Précisions sur les vaccinations des voyageurs
Vaccinations non recommandées pour les voyageurs: choléra, dengue.
- Encéphalite japonaise en cas de:
- séjour (quelle que soit la durée) dans une zone avec rizières, proximité d’élevages de porcs, en période d’épidémie (ou de circulation accrue du virus chez l’animal), ou de saison des pluies
- expatriation ou séjours répétés, dans un pays situé dans la zone de circulation du virus
- toute autre situation jugée à risque par le médecin vaccinateur. Ex: voyage en zone d’endémie avec des incertitudes quant à la durée du séjour, la destination précise ou les activités qui y seront pratiquées
- Encéphalite à tiques: séjour en zone rurale ou boisée dans les régions d’endémie jusqu’à 1500 mètres ou consommation de lait cru, du printemps à l’automne
Risque négligeable en cas de séjour urbain strict sans lait cru. - Méningite ACWY: le certificat doit mentionner Meningococcal conjugate tetravalent ACWY vaccine
- Poliomyélite et voyage de +4 semaines en pays circulant (liste): rappel recommandé 4 semaines à 12 mois avant avec Certificat international si souche PVS1, PVDVc1 ou PVDVc3
Le rappel vise à empêcher le portage asymptomatique. - Rougeole: un jeune voyageur peut être vacciné dès 6 mois (avec 2 rappels), 1 mois minimum entre 2 doses
Vaccins contre-indiqués pendant la grossesse
Les vaccins vivants sont contre-indiqués: rougeole/ROR, varicelle, BCG.
Le vaccin fièvre jaune est possible quel que soit le terme (CRAT).
Étudier ses couvertures d’assurance (carte bleue, rapatriement, accident). Séjour de moins de 6 mois: assurance personnelle, au delà, se renseigner sur Ameli.
Protection contre les accidents de la route
- Ceinture de sécurité ou casque, siège auto (même pendant la grossesse – CNGOF)
- Éviter de conduire soi-même
Risque transfusionnel
« Refuser tout geste dont on n’est pas certain qu’il sera effectué avec du matériel neuf à usage unique »
« La pratique de tatouages et de piercing (dont le perçage des oreilles) présente un risque majeur de transmission d’agents pathogènes par le sang, notamment les virus des hépatites B et C et le VIH ». – HCSP
Les tatouages éphémères noirs exposent au risque de dermite de contact.
Haute altitude
La haute altitude est déconseillée chez le nourrisson (mort subite augmentée après 1600 m – fiche bébé en altitude). Au-delà 3500 m, vitesse d’ascension recommandée de 400 mètres par jour.
Symptômes du mal aigu des montagnes, après 4 à 8 heures d’intervalle libre, en général au-dessus de 3500 mètres: céphalées (96%), insomnie (70%), anorexie (38%), nausées (35%), œdèmes. Les symptômes régressent dès le retour à une altitude inférieure.
Prévention du Mal Aigu des Montagnes (MAM ou mal des montagnes):
- Ne pas monter trop vite, trop haut
- Bonne hydratation
- Acétazolamide (Diamox, gén), 2 jours avant l’arrivée en haute montagne et poursuivi 2 jours après le point culminant si la descente n’est pas effectuée rapidement
125 mg matin et début d’après-midi (+80 kg: 250 mg; enfant: 2,5-5 mg/kg/j en 2 prises et max 125 mg/prise) sauf contre-indication aux sulfamides (alternative: dexaméthasone 4 mg x 2/j). - Fiche info MAM (PDF)
Sources HCSP et SMV. Pour plus d’information, voir Derstine et al dans les Sources.
Protection contre les animaux
Toute morsure ou piqûre avec symptômes locaux marqués ou généraux nécessite une consultation.
Les -15 ans représentent 40% des morsures à risque de rage.
- Éviter tout contact avec les carnivores sauvages, primates, chauves-souris, animaux venimeux
- Dans les zones à risque de rage (voir ci-dessous): éviter tout contact avec les carnivores domestiques (chiens, chats)
- Indications à la vaccination anti-rabique: voyageur (dès l’âge de la marche) allant en zone à haut risque de rage …
- Prolongé ou aventureux avec un risque élevé de contact avec des animaux
- ou en situation d’isolement (prise en charge rapide impossible)
- Lieu de vaccination rage: centre antirabique, centre de vaccinations internationales ou médecin généraliste
- En cas de morsure: lavage à l’eau et au savon pendant 15 minutes, désinfection et consultation en urgence (± prophylaxie post-exposition - PPE)
Zones à haut risque de rage: Asie, Afrique entière, Amérique du Sud (carte OMS détaillée).
Protection contre les insectes et parasites
- Vêtements légers, amples et couvrants, serrés aux chevilles et poignets, chaussures fermées
- Répulsifs cutanés dès la tombée du jour
- Maison: climatisation > insecticides en bombe ou diffuseur, raquettes électriques
- Extérieur: serpentins fumigènes
- Dormir sous des moustiquaires imprégnées d’insecticide (bordée sur le lit ou touchant le sol, sans déchirure, maintenue en place le jour)
En zone fortement impaludée: ne pas sortir la nuit sans protection anti-moustiques. - Bivouac: vêtements et chaussures dans un sac ou bidon étanche bien fermé
- Éviter les baignades en eau douce et la marche pieds nus (leptospirose, bilharziose)
Douche prolongée et essuyage énergique pour éviter la dermatite du baigneur (dite cercarienne). - Punaises de lit
- Inspecter la chambre à l’arrivée (sous les draps, housse de matelas, sommier, plinthes). Changer de lieu si des punaises sont observées.
- Isoler les bagages et effets personnels (brosse à cheveux, trousse) dans des sacs en plastique sur du carrelage, loin des zones de sommeil
- Au retour, en cas de doute: aspirateur puis nettoyer l’aspirateur et jeter à l’extérieur le sac, congélation à -20°C ≥ 48 heures, lavage à 60°C ou vapeur à 120°C voire société spécialisée certifiée « cert-biocide »
Moyens de prévention contre les piqûres de moustiques
Répulsifs cutanés de référence DEET (altère les plastiques, CI grossesse), IR 3535, icaridine (picaridine ou KBR3023), huile d’Eucalyptus citriodora hydratée cyclisée. Tableau complet
Ne pas pulvériser directement sur la peau: appliquer sur les mains puis étaler (20 min après la crème solaire). Ne pas pulvériser dans une pièce fermée, proche d’une flamme ou de la nourriture. Réappliquer après baignade (respecter le nombre max d’applications) Lorsque le risque disparaît: rincer à l’eau et au savon
- Méthodes recommandées
- Moustiquaire imprégnée d’insecticide (lit, berceau, poussette) dans les zones impaludées
- Moustiquaire non imprégnée (si insecticide impossible)
- Moustiquaires aux fenêtres et portes
- Vêtements amples, couvrants et légers, chaussures fermées
- Répulsifs cutanés sur les parties non couvertes
- Méthodes d’appoint contre les piqûres
- Diffuseur électrique
- Bombes insecticides d’intérieur
- Climatisation
- Ventilation
- Serpentin fumigène d’extérieur
- Imprégnation des vêtements par le DEET et l’IR3535
Méthodes anti-moustiques non recommandées: bracelets anti-insectes, huiles essentielles (d’Eucalyptus ou autre), ultrasons, vitamine B1, homéopathie, rubans/autocollants sans insecticide.
En cas de diarrhée fébrile: évoquer un accès palustre (enfant ++) et une fièvre typhoïde.
- Diarrhée du voyageur
- Émission d’au moins 3 selles non formées en 24 heures ou émission de selles plus fréquentes que d’habitude (nourrissons) durant ou au retour d’un voyage.
- Elles sont classées en 3 types: diarrhées aiguës bénignes, modérées (pénible et perturbant les activités) ou sévères (syndrome dysentérique = selles sanglantes, activités difficiles ou impossibles) et dites persistantes après 2 semaines.
- Tourista (ou turista): épisode aigu bénin survenant pendant le séjour ou dans les 7 jours suivant le retour, spontanément résolutif en 1-3 jours.
Le plus souvent la diarrhée est liée au péril fécal avec une origine bactérienne 80% (E. coli, Campylobacter …), parasitaire 5-10 % (persistante ++, Entamoeba histolytica, Giardia intestinalis, Cryptosporidium spp, Isospora belli, Cyclospora) ou médicamenteuse.
En cas de diarrhées pendant le voyage
- Réhydratation précoce sans attendre la soif
- Alterner liquides sucrés et salés, SRO
- Petites doses régulières si vomissements (cuillère à soupe)
- Poursuivre l’allaitement maternel
- Anti-diarrhéique sécrétoire racécadotril
- Consultation si forme modérée, sévère ou fébrile
Si consultation impossible et diarrhée sévère ou terrain à risque:
antibiothérapie probabiliste par azithromycine dose unique de 4 cp de 250 mg (ou 500 mg/j pendant 3 jours)
voire ciprofloxacine 500 mg x 2/j pendant 3 jours
Posologies chez l’enfant, traitement de 3 jours:
- Azithromycine si poids < 25 kg: 1 dose-poids (max 500 mg) x 1/j
- Azithromycine si poids ≥ 25 kg: 500 mg x 1/j
- Ciprofloxacine: 10 mg/kg x 2/j
Mesures d’hygiène pour la prévention du péril fécal
- Se laver les mains, avant les repas, avant toute manipulation d’aliments ou après passage aux toilettes (seul moyen de prévention ayant prouvé son efficacité). En l’absence d’eau et de savon, un gel ou une solution hydro-alcoolique peuvent être utilisés. Se sécher les mains après lavage avec un linge propre ou, à défaut, les sécher à l’air
- Préférer les plats chauds, servis brûlants (les buffets froids ou tièdes des restaurants peuvent comporter des risques), éviter de consommer de la nourriture vendue dans la rue, sauf si elle est bien cuite et le récipient encore fumant
- Ne consommer que de l’eau en bouteille capsulée (et ouverte devant soi) ou, à défaut, rendue potable par ébullition (1 minute à gros bouillons) ou par une désinfection (produits à base de DCCNa - dichloroisocyanurate de sodium - ou hypochlorite de sodium), éventuellement précédée d’une filtration (filtre portatif) si l’eau est trouble
- Éviter les glaçons
- Éviter les jus de fruits frais préparés de façon artisanale
- Ne consommer du lait que pasteurisé ou bouilli, privilégier l’allaitement maternel chez les nourrissons
- Laver ou peler les fruits soi-même avec des mains propres
- Éviter: crudités, coquillages, plats réchauffés
- Éviter les glaces artisanales (glaces industrielles, de moindre risque si l’emballage est intact)
- Bien cuire les œufs, les viandes, les poissons et les crustacés
- Nourrissons de moins de 6 mois: effectuer avant le départ une vaccination contre le rotavirus.
Contre-indications aux voyages aériens
- Nouveau-né de moins de 48 heures
- Femmes enceintes après 36 semaines de grossesse (32 si multiple)
- Plongée sous-marine avec bouteilles dans les 24 heures
- Comorbidité (liste non exhaustive):
- Angor au repos
- Maladie transmissible évolutive
- Accident de décompression après la plongée
- HTIC (par hémorragie, traumatisme ou infection)
- Infection ORL (sinusite, otite moyenne, trompe d’Eustache bouchée ++)
- Infarctus du myocarde ou AVC récent
- Chirurgie ou traumatisme récent avec risque de flatulence (abdominal ++)
- Fracture avec plâtre fermé (avis médical souhaitable)
- Traumatisme ou chirurgie cranio-faciale ou oculaire
- Dyspnée de repos, maladie respiratoire chronique sévère
- Pneumothorax non résorbé datant de moins de 2-3 semaines
- Drépanocytose
- Trouble psychotique (sauf totalement maîtrisé)
– HCSP
L’avion est autorisé pour un nouveau-né né à terme à partir de 48 heures de vie (41 SA d’âge corrigé si prématuré) mais il est conseillé d’attendre au moins 7 jours. Reporter le voyage en cas d’infection des voies aériennes ou d’asthme non contrôlé.
Prévention des thromboses veineuses profondes
Risque de thrombose (TVP) x 2-3 dès 4 heures de vol.
Mesures de prévention des thromboses veineuses profondes liées à un voyage aérien:
- Vêtements amples
- Bouger fréquemment les jambes, se déplacer dans l’avion
- Programmes d’exercices sans quitter sa place
- Boissons sans alcool régulières
- Si facteur de risque de phlébite: bas mi-cuisse classe 2
Facteurs de risque de TVP: antécédents personnels ou familiaux de MVTE, thrombophilie, cancer actif, grossesse ou post-partum, contraception œstroprogestative ou THM, obésité, âge avancé, tailles extrêmes, hospitalisation pour traumatisme ou anesthésie générale récente (< 4 semaines), tabac. - Si risque élevé de MVTE: évaluer un anticoagulant
Facteurs de risque élevé de TVP: antécédent personnel de MVTE non provoquée ou liée à un voyage, chirurgie à risque (abdomen, bassin, jambes) ou traumatisme récent, cancer actif, 2 facteurs de risque.
Les anticoagulants pour la prévention des thromboses veineuses liées au voyage
En cas de risque élevé de thrombo-embolie veineuse, une injection sous-cutanée 2 à 4 heures avant chaque vol long courrier.
DCI | Posologie |
---|---|
Daltéparine | 5000 UI |
Enoxaparine | 40 mg |
Tinzaparine | 4500 UI |
Nadroparine | 2500 UI |
Fondaparinux | 2,5 mg |
Prévention du jet lag
Tenir compte du décalage horaire pour la prise des médicaments (contraception orale, anticoagulant …).
- Dans les jours précédant le départ
- Décaler d’une heure par jour l’heure du coucher vers la destination
- Décalage ≥ 5 heures: mélatonine 0,5 à 5 mg à l’heure cible du coucher de la destination (efficacité surtout vers l’est). Vérifier épilepsie et les interactions
- En avion: régler sa montre sur le pays d’arrivée, éviter café et alcool, manger léger et adopter rythme de la destination
- Après l’arrivée: sieste courte si besoin (20-30 min), repas aux heures locales
- Vers l’est: exposition à la lumière le matin, se promener avant le déjeuner et lunettes de soleil en fin d’après-midi
- Vers l’ouest: éviter la lumière le matin, sortir l’après-midi sans lunettes de soleil et activité physique modérée, s’exposer à la lumière vive le soir pour retarder le coucher
Séjour de moins de 48 heures: conserver le rythme d’origine.
Les hypnotiques n’ont aucun effet sur la resynchronisation.
Le mal des transports (cinétose ou naupathie) atteint surtout les 2-12 ans. Les migraineux sont plus atteints.
Traitement du mal des transports
La prise en charge repose principalement sur les antihistaminiques de première génération (sauf pour le conducteur), 2 heures avant le départ:
- Diménhydrinate (Mercalm® à partir de 6 ans, Nausicalm® à partir de 15 ans - efficace 6-8 heures)
- Diphénhydramine (Nautamine® à partir de 2 ans - efficace 6-8 heures)
- Méclozine (Agyrax® chez l’adulte, efficace 24 heures)
- Si grossesse: doxylamine (Prescrire)
La scopolamine (anticholinergique non sélectif) peut être utilisé en patch de 1 mg appliqué sur la mastoïde au moins 4 heures avant le départ (renouvelé si besoin à 72 heures). Contre-indiquée avant 15 ans, pendant la grossesse et l’allaitement, vérifier les autres contre-indications.
Autres mesures: choisir l’endroit le plus stable du véhicule (avant train-voiture, milieu d’avion et bateau), regarder l’horizon, activités mentales.
N’ont pas démontré d’efficacité: gingembre, homéopathie, acupressure du point P6 (proche du poignet).